Plus de nature pour notre santé et notre biodiversité ! C’est le fil r̶o̶u̶g̶e̶ ̶ vert qui guide la gestion des espaces verts à Chaumont
Dans une logique One Health – Une seule santé, qui relie santé humaine, santé animale et santé de l’environnement, la Ville de Chaumont engage une transition écologique de ses pratiques d’entretien des espaces verts.
Objectif : favoriser la biodiversité, préserver les ressources, et proposer des lieux de vie plus naturels et plus résilients… sans négliger le confort des usagers.
Une gestion différenciée : une nouvelle logique d’entretien
Fini l’entretien uniforme des pelouses avec tontes systématiques. Place à une gestion différenciée !
Chaque espace est géré selon son usage, sa fréquentation, sa situation écologique :
- Zones de prestiges : tonte régulière à hauteur maîtrisée (8 à 10 cm) pour conserver des usages récréatifs.
- Zones intermédiaires : tonte réduite (3 à 4 fois/an), entretien moins intensif.
- Zones naturelles : fauche 1 à 2 fois par an, voire évolution libre avec cheminements intégrés.
Cette nouvelle gestion limite les impacts sur la faune, favorise les floraisons spontanées (et donc les pollinisateurs), et améliore la résistance des sols aux sécheresses.

Une végétalisation croissante, une équipe constante
Dans la perspective d’améliorer le cadre de vie des habitants, la Ville développe de nombreux projets de végétalisation : prairies urbaines, plantations d’arbustes, haies écologiques, zones d’ombre, végétalisation du pied des arbres, déminéralisation des sols, …
Mais cela se fait à moyens humains constants : les équipes d’entretien ne sont pas renforcées. Par ailleurs, les équipes doivent également suivre des formations afin de prendre en main ces nouvelles méthodes de travail.
- Des choix doivent donc être faits : les efforts sont concentrés sur les zones de prestiges, identifiées dans un plan précis par secteur. Les autres espaces sont traités de manière allégée, tout en préservant des cheminements accessibles et entretenus régulièrement.



Des zones classées et priorisées
Un zonage précis a été établi par secteur afin de définir pour chaque zone :
- Son niveau de priorité (forte, moyenne, faible),
- Le type de gestion adaptée (tonte fréquente, fauche occasionnelle, espace laissé en jachères fleuries).
Cela permet d’optimiser le temps d’intervention, de garantir un minimum d’entretien pour l’accessibilité des usagers, et de laisser plus de place au vivant là où cela est possible.
Quelques principes simples appliqués
- Fauche tardive et décalée dans le temps pour favoriser les cycles de vie des insectes et des plantes.
- Chemins tondues à travers les herbes hautes, qui changent chaque année pour découvrir autrement les espaces naturels.
- Taille raisonnée ou absente pour les arbres et arbustes, sauf contraintes de sécurité ou d’usage.
- Valorisation des déchets verts (paillage, compostage sur site, mise en place de haie Benjes).
- Plantation d’espèces locales adaptées, économes en eau, résistantes et mellifères, tout en intégrant ponctuellement des essences exogènes non invasives, mieux adaptées aux conditions climatiques futures (sécheresse, chaleur) afin d’anticiper les effets du changement climatique.



Pourquoi tondre moins, c’est mieux ?
Tondre moins souvent, et moins court, a de nombreux avantages :
- Plus de fleurs = plus de nourriture pour les pollinisateurs (abeilles, papillons…)
- Moins de broyage = préservation des insectes, reptiles et petits mammifères dans l’herbe.
- Davantage d’insectes présents dans les espaces verts = une meilleure source de nourriture pour les oiseaux (des nichoirs ont été installés dans les arbres pour favoriser leur présence tout en régulant certains insectes nuisibles comme la chenille processionnaire ou la pyrale du buis)
- Moins de stress hydrique = pelouses qui jaunissent moins vite en été
- Moins d’entretien = moins d’émissions, moins de bruit, plus de temps pour des gestes utiles
- Une herbe plus haute = une strate végétale qui limite considérablement la température du sol et du sous-sol, protégeant ainsi la vie souterraine (vers de terre, micro-organismes, racines…)
Des cheminements intégrés dans la nature
Pas besoin de tout tondre pour permettre les balades !
Des cheminements tondus à travers les hautes herbes sont maintenus et renouvelés chaque année. Cela offre :
- des parcours variés,
- un sentiment d’entretien maîtrisé,
- et une immersion douce dans la biodiversité locale.

Et les arbres, les haies ?
La gestion écologique ne s’arrête pas à l’herbe :
- Pas de taille systématique des arbres : uniquement pour le bois mort dangereux ou pour raisons de sécurité
- Arbustes en port libre : plus beaux, plus fleuris, moins malades
- Haies libres avec espèces locales : bien plus riches écologiquement que les haies de lauriers ou de thuyas
- Régénération naturelles des espaces : laisser arbres et arbustes se ressemer spontanément pour enrichir la biodiversité.
- Préservation des lierres sur les arbres : il offre les dernières fleurs de la saison, précieuses pour les abeilles qui constituent leurs réserves avant l’hiver.
Et lorsqu’un arbre meurt ? - Il n’est pas forcément abattu entièrement. Lorsqu’il n’y a pas de risque pour la sécurité, le tronc peut être conservé debout, en « chandelle » (tronc écimé à hauteur respectable).
Ce type de bois mort est un habitat de grande valeur pour la biodiversité : - nichoirs naturels pour les oiseaux,
- abris pour les chauves-souris,
- refuge pour de nombreux insectes.
Certains arbres morts conservés ont même été sculptés à Chaumont, mêlant ainsi écologie et expression artistique dans l’espace public.
Une pelouse fleurie peut également être implanté autour de l’arbre sec.

Est-ce que c’est “sale” de laisser pousser l’herbe ?
Non, ce n’est pas sale.
Une zone d’herbe haute, une prairie fleurie ou un talus laissé en libre évolution ne sont pas des espaces « abandonnés » : ils sont gérés autrement, selon des principes écologiques validés.
Ils permettent à la biodiversité locale (abeilles, papillons, hérissons, oiseaux…) de se développer naturellement, ce qui renforce l’équilibre des écosystèmes.
Et l’aspect « sale » ?
Une zone qui pousse librement peut sembler moins « propre » au premier regard… mais :
- elle est souvent plus saine (moins de pesticides, moins de bruit, plus de fraîcheur),
- elle est valorisée esthétiquement : fleurs naturelles, arbres sculptés, chemins visibles,
- elle est entretenue différemment, mais pas laissée à l’abandon.
La nature, ce n’est pas du désordre. C’est un autre ordre.
Et les tiques ?
Les tiques existent dans la nature, y compris dans les forêts, les champs ou les jardins. Leur présence ne dépend pas directement de la hauteur de l’herbe, mais de l’humidité, de la présence de certains hôtes (rongeurs, chevreuils…), et du contexte global.
La Ville agit :
- en entretenant des cheminements bien dégagés dans toutes les zones (même naturelles),
- en invitant les usagers à rester sur les sentiers dans les zones enherbées,
- en informant sur les bons réflexes (vêtements longs en promenade, inspection au retour, etc.),
- en distribuant des tires-tiques à l’accueil de l’Hôtel de Ville.

Et les serpents ?
La grande majorité des serpents en France sont inoffensifs et discrets (couleuvres). Ils fuient l’humain à la moindre vibration. Leur présence est rare en cœur urbain. Leur rôle dans l’écosystème est précieux : ils régulent les rongeurs, contribuant à un équilibre sanitaire.
Ce qui change pour vous
Vous verrez peut-être plus d’herbe, plus de fleurs… et moins de bruit de tondeuse !
- Les espaces ne sont pas abandonnés : ils sont gérés autrement, avec une vision écologique.
- Vous pourrez toujours vous promener dans des chemins entretenus, même au cœur des prairies.
- Et vous contribuerez, simplement par votre présence, à un écosystème urbain plus vivant et plus sain.
La biodiversité est une richesse pour tous. Merci de votre compréhension, de votre soutien, et de votre curiosité !
