Tourisme et patrimoine

Entre Champagne et Bourgogne, Chaumont l’étape culturelle

L’étymologie de Chaumont, Calvus Mons ou Mont Chauve, renvoie au site sur lequel la cité a été édifiée au Xe siècle, un éperon abrupt qui domine les vallées de la Suize et de la Marne. D’origine féodale, ancienne résidence des Comtes de Champagne qui rayonnèrent sur toute la région, la ville a ainsi très tôt bénéficié d’une position stratégique.Le cadre de vie est l’un des principaux atouts de Chaumont qui, avec sa ceinture verte et ses forêts toutes proches, s’apparente à une « ville dans la verdure »  La richesse et la variété du patrimoine ajoutent à la qualité de l’environnement.

La vie culturelle couvre tous les domaines du spectacle et des arts plastiques. Ville de l’affiche, Chaumont accueille tous les deux ans la Biennale de design graphique réputée dans le monde entier. Le Centre national du graphisme a vocation à accueillir professionnels, étudiants, expositions permanentes… Un équipement qui complète l’offre culturelle déjà complète avec le musée d’art et d’histoire, le musée de la crèche, la médiathèque les Silos, le théâtre le Nouveau Relax – scène conventionnée, le cinéma multiplexe A l’affiche, la MJC – Maison des jeunes et de la culture, Les Rendez-vous du cinéma européen, les Journées du patrimoine, le Salon du livre, les concerts du conservatoire de musique… 

Patrimoine protégé au titre des monuments historiques

Visite guidée

Ses dimensions (600 m de long, 50 arches sur une hauteur de 52 m) en font l’un des plus remarquables ouvrages d’art du milieu du XIXème siècle en Europe, sinon dans le monde. Conçu par l’architecte Eugène Decomble, le viaduc a été édifié pour permettre au chemin de fer d’atteindre la partie haute de la ville. Le chantier est conduit en un temps record du 21 août 1855 au 25 novembre 1856. 15 mois suffisent pour mettre en œuvre 60 000 m3 de maçonnerie, grâce à 2500 ouvriers et 300 chevaux qui travaillent nuit et jour. La mise en service du viaduc a été un moteur économique pour le chef-lieu. Partiellement détruit le 31 août 1944, l’ouvrage est aussitôt reconstruit pour rétablir la circulation ferroviaire. Son imposante majesté en fait la figure emblématique de la ville. Il a servi de cadre à plusieurs films. En 2011, 480 mètres de nouveaux garde-corps en fonte, fabriqué en Haute-Marne à Sommevoire, ont été installés. Depuis le 8 juin 2012, le momument profite d’une magnifique mise en lumière.

Elevé sur un éperon naturel dominant la vallée de la Suize, le donjon est le seul vestige du château des Comtes de Champagne, berceau de la ville. Haute de 19 m, cette tour carrée a conservé son apparence médiévale avec une épaisseur de murs qui varie de 2,60 m à la base à 1,50 m au sommet. Le bossage des pierres dans la partie inférieure indique une datation tardive : deuxième moitié du XIIème siècle. A l’origine ouvrage défensif construit par le seigneur du château, autrefois surmonté d’un hourd, il sert par la suite de prison jusqu’en 1886. De cette époque subsistent des inscriptions gravées sur les murs. Le musée d’art et d’histoire de la ville de Chaumont se trouve à ses pieds.Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

Imposante par ses dimensions, la chapelle des jésuites est le témoignage du rayonnement du collège des Jésuites créé dès 1617. Elle est érigée grâce aux dons de familles chaumontaises entre 1629 et 1640. Edifice typique de l’architecture jésuitique de cette époque, elle force l’admiration par la richesse décorative de son intérieur, notamment le monumental retable de Claude Collignon, complété au XIXème siècle d’un haut-relief de Jean-Baptiste Bouchardon. A droite de la façade, en hommage à Edme Bouchardon, sculpteur du roi Louis XV, apparaît la fontaine Bouchardon, inscrite sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Classée Monument historique.

Au cœur de l’ancienne cité médiévale, la basilique est érigée au XIIIème siècle et conserve de cette époque sa façade et sa nef. S’y ajoutent progressivement un élégant portail sud au XIVème et des chapelles latérales. Le transept et le chœur, refaits entre 1517 et 1543, sont bien caractéristiques du gothique flamboyant, avec des voûtes aux nervures multiples. L’ordonnancement intérieur de cette partie adopte des motifs décoratifs de la première Renaissance.Parmi un mobilier important, on peut citer une superbe Mise au tombeau (fin XVème-début XVIème), plusieurs oeuvres de Jean-Baptiste Bouchardon, un Arbre de Jessé et des peintures murales du XVIème, des tableaux des XVII, XVIII et XIXèmes, et un orgue romantique Cavaillé-Coll (1872). Classée Monument historique.

Caractéristiques de Chaumont, les tourelles piquent la curiosité du flâneur qui arpente la vieille ville. Sans doute fort nombreuses par le passé, on en recense encore une trentaine aujourd’hui, sans compter celles qui se cachent dans des cours intérieures. Ces édifices étudiés dans les écoles d’architecture se présentent sous divers aspects : tourelles carrées ou circulaires, avec ou sans toit, façades plus ou moins ouvragées, renfermant parfois une statuette dans une niche. Construites pour gagner de la place sur l’espace public, elle font à la fois fonction de sas d’entrée et d’escalier menant aux étages.

Tourelles-de-Chaumont

 

Création d’une époque mouvementée (1787-1790), l’hôtel de ville remplace l’ancienne tour de Barle aujourd’hui disparue, devenue trop exiguë pour accueillir l’administration municipale d’une ville estimée à 6200 habitants en 1760. Les lignes droites, les courbes régulières, l’usage des symétries, la sobriété reflètent l’esprit de l’époque, mis en œuvre par l’architecte François-Nicolas Lancret (1717-1789). La maquette, présentée au musée d’art et d’histoire, conserve le projet de dispositions intérieures, notamment l’aménagement d’un petit théâtre, abandonnées dans la tourmente révolutionnaire.Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le bâtiment bénéficie depuis 2012 d’une mise en lumière qui souligne l’élégance de la façade.

De type Baltard, les halles sont bien caractéristiques de cette époque : l’utilisation d’un nouveau matériau, la fonte, permet de grandes portées et la réalisation de vastes édifices largement vitrés. Cet édifice occupe l’emplacement d’une ancienne halle au blé, elle-même construite sur le site de l’église Saint-Michel (1500-1800). L’église Saint-Michel, d’une longueur de 31 m, était constituée de trois nefs. Tout près se trouvaient le premier cimetière ainsi que l’Hôtel-Dieu, premier hôpital de la ville, démoli en 1765. Pendant la Révolution, l’église sert d’abri aux prisonniers puis de magasins militaires. En 1800, le Gouvernement la cède à la ville qui la rase complètement. Rénovées en 2004.

Grand marché alimentaire tous les samedis matin www.halles-chaumont.fr

Conçu autour de l’évocation de la Fête de Noël, le musée de la crèche présente la plus belle collection de crèches napolitaines du XVIIIème conservée en France.La composition est traditionnelle : autour de la Sainte Famille se presse une multitude de petits personnages représentant la société napolitaine, parmi laquelle s’avancent les rois mages somptueusement habillés et leur cortège aux couleurs exotiques. D’autres crèches en terre cuite et verre filé de Nevers, des Enfants Jésus en cire, des peintures de Nativité dont la célèbre Sainte Famille à l’escalier de l’atelier de Poussin, complètent cette collection.Musée de la crèche : tél. 03 25 32 39 85

Les Silos-maison du livre et de l’affiche abritent une médiathèque. La dénomination rappelle qu’à l’origine, le bâtiment était une coopérative agricole, caractéristique de l’architecture des années 30. Le projet de réhabilitation a permis de conserver les anciennes trémies à grain, qui traversent les étages de part en part. Les silos veillent sur un fonds prestigieux : 5 000 affiches de la fin du XIXème siècle provenant du legs Dutailly, plus de 15 000 affiches contemporaines, 450 manuscrits et incunables. Les silos patrimoine du XXème siècle.

En 2010, une consultation fut organisée par la Ville de Chaumont et les partenaires du projet : État, Région Champagne-Ardenne, Conseil Général de Haute-Marne. 109 équipes associant les compétences d’une agence d’architecte à celle d’un graphiste ont répondu.

Les projets de quatre finalistes furent présentés à un jury :
• Jakob + MacFarlane et Trafik,
• Moatti & Rivière et Polymago,
• Kempe Thill et Lonne Wennekendon,
• Olgga et Bruce Mau Design.

Le projet de  Moatti & Rivière  a été désigné lauréat.

Simple dans sa fine mono-matière, riche dans son volume, le Centre international du graphisme de Chaumont est une abstraction silencieuse prête à recevoir toutes les images. Notre projet est composé de grands plans posés dans la ville. L’architecture emprunte sa typologie à celle de l’univers du graphisme, aux objets et aux supports investis depuis toujours et jusqu’à aujourd’hui par cet art :affiche – feuille – page – écran – panneau.

Ces grands plans sont réalisés en pierre. Ils composent les murs et les toitures. Ils sont rendus abstraits par leur minceur, composés de panneaux de 12 cm d’épaisseur : pierre en parement et âme en nid d’abeille d’aluminium. Cette matière rigide offre à la pierre sa finesse. Ces plans juxtaposés ou superposés se rapprochent ou s’éloignent. Entre eux, s’installent de grands pans de verre, vastes surfaces que l’on peut clore par des rideaux. Ainsi, depuis la ville, on entrevoit l’intérieur du lieu.

Pierre et verre composent des ensembles simples ou complexes pour répondre aux différents rôles des façades dans la rue :
• sur les angles, ils composent un ensemble sériel qui marque par sa monumentalité le signe public de l’édifice  ;
• sur l’allée de la gare, ils sont simplement juxtaposés en redents ;
• face à la banque, ces pans de pierre légers sont mobiles et permettent d’ouvrir la salle d’exposition temporaire sur l’extérieur en continuité avec la cour et donc avec la ville ;
• Trois feuilles plus hautes que les autres offrent leurs surfaces à des installations monumentales, dans des articulations stratégiques : à la sortie de la gare, à l’entrée de la ville rue de Verdun, au coeur du CIG face à la place des Arts.

 

Toutes les informations sur www.centrenationaldugraphisme.fr