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Le Jardin Agathe Roullot : Phase II

Pascale Jacotot, du cabinet Sequana Paysages, est l’architecte paysagiste en charge de l’aménagement du Jardin Agathe Roullot. Alors que les travaux s’achèvent, elle confie ses impressions sur ce chantier de longue haleine.

La phase II du Jardin agathe Roullot se termine. En quoi consiste-t-elle ?
« En fait, cette phase 2 avait été différée, car on attendait la démolition de la barre Robespierre et des garages attenants au bois. Nous avions ainsi une plus grande visibilité, nous permettant de coller le plus possible au terrain par souci d'économie générale. C'est pour cette raison qu'on a travaillé sur deux niveaux dans le trou laissé par la démolition avec des séries de terrasses intermédiaires et des emmarchements.
Nous allons recycler d'anciens pavés de granit de la gare pour réaliser des allées et des emmarchements. Les pierres de couronnement de l'ancienne Banque de France vont servir à faire des bancs. Ces matériaux sont de grande qualité et les gens sont très sensibles à cette réutilisation.
L'entrée principale du parc, côté rue Robespierre, se fait au niveau du bâtiment restant, près de la crèche. Le chemin d'accès de 3 m de large, en béton désactivé très agréable pour la marche, est adapté aux personnes à mobilité réduite, et sera bordé de bambous.
Par ailleurs, l'enlèvement des garages a apporté des modifications du point de vue bioclimatique. On va donc créer une bande de biodiversité composée d'arbustes comme des noisetiers, entre le bois et le reste du parc, et on va mettre en place des méridiennes en lattes de bois.
Les terrassements et les sols de cette deuxième tranche ont été réalisés cet automne; les plantations doivent intervenir prochainement selon la météo.  On  a prévu des plantations de cerisiers qui donnent un effet très fort et très beau lorsqu'ils sont en fleurs. Cela donne une très bonne ambiance, très zen, et c'est un aménagement très simple, très facile d'entretien ».

Côté plantations, quelle est la situation ?
« La bande vivace qui accompagne le Jardin du rail a bien poussé. Elle  est garnie de traverses qui évoquent l'ancienne voie qui amenait les pierres depuis la carrière jusqu'au chantier du Viaduc. La prairie mellifère, plantée dans un souci de biodiversité et afin de favoriser les insectes pollinisateurs est une réussite, et on attend de voir ce que cela donnera après la fauche de fin d'année. On a eu un petit souci de piétinement des graminées autour des toboggans quand les enfants remontent. Des murs de pavés de granit vont permettre d'y remédier, et les enfants pourront marcher au sec et au propre ».

Ce chantier a été un travail de longue haleine.
« Effectivement, nous avons commencé les analyses en 2011. Ce qui m'a intéressé, c'est que ma manière de travailler depuis 25 ans rejoignait les désirs de la Ville de Chaumont. Toutes les villes souhaitent maintenant de la concertation avec les habitants, mais ici, c'était une réalité profonde. On a eu une très bonne synergie avec des soirées participatives, des journées chantier, des rencontres avec les habitants du Cavalier et du secteur Victor Hugo, qui habituellement ne se fréquentent pas. Toutes ces rencontres, avant de monter le projet, ont été extrêmement riches.  Par exemple, la recolonisation naturelle de la falaise m'intéressait, de même que l'histoire de la carrière. On a été à l'écoute des habitants. L'idée des bornes ´ animaux ª est née d'une rencontre avec la directrice de la crèche. Les grandes stèles de pierre évoquent l'histoire de la carrière, et les bornes animaux évoquent l'idée de biodiversité.
On sent maintenant que le parc a un peu de vécu, on s'y sent bien, les chaumontais s'approprient le lieu.
Nous avons eu une très louable conduite de projet du côté de la Ville, notamment avec tous les services techniques associés dès le départ, ce qui a permis de réaliser des économies importantes. Les services Espaces verts et voirie ont beaucoup participé à la mise en place. Autre exemple, les appels d'offres ont été découpés en petits lots pour faire travailler un maximum d'entreprises locales, ce qui est très intéressant à plusieurs titres.
Enfin, dès la conception, les savoir-faire locaux comme le lycée horticole de Fayl-Billot, le lycée Charles de Gaulle, les Ateliers du Viaduc, les Croqueurs de pommes, les guides composteurs ont pu être mis à l'honneur et à contribution ».

Au final, quel est votre sentiment à propos de ce jardin ?
« Chaque fois que j'y suis allée j'ai trouvé que l'espace était très bien investi. Mettre des jardins partagés dans un secteur ANRU de rénovation urbaine, était une gageure.  Beaucoup de gens sont contents et s'approprient le jardin.
Il y a un génie en ce lieu, une quiétude, une sérénité qui s'en dégagent et sont propices au respect.  Toutes les actions menées sur place, comme les cafés-chantier, les écoles, les contes au jardin, ont un effet positif et diffusent de bonnes choses.
Au printemps, le projet devrait être achevé. J'irai voir comment le jardin vit. Pour moi c'est une magnifique collaboration avec les gens.
C'est très rare d'avoir quelque chose comme cela. En 25 ans de métier, il n'y a que deux projets que j'ai menés avec un si grand bonheur ».

 

Géolocalisation

Latitude : 48.1025774 Longitude : 5.137964399999987 Adresse : Jardin Agathe Roullot, 52000 CHAUMONT

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